En passant par la boutique, vous l'aurez peut-être remarqué, le t-shirt "Black Music" de Lucile a été réedité en 75 exemplaires sur un tee fruit of the loom couleur tournesol avec des tailles XXL mais aussi en orange avec quelques coupes femmes. De quoi faire plaisir à tout le monde.
Ceci est l'exemple même de la réussite du graphiste chez RDTS. Après une série test de 25 exemplaires rémunérée 50 euros, Lucile va maintenant empocher 150 autres euros au passage. Mais ce n'est pas tout, si cette nouvelle série se vend dans un laps de temps raisonnable, nous la réediterons encore et encore...
Mais ne nous égarons pas trop car je ne voudrais pas trop empiéter sur notre invité du jour. Car oui, aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres, le "quoideneuf" prend un nouveau tournant et ouvre ses portes à qui veut bien nous faire partager ses expériences, son savoir etc.
Vous allez le voir, le sujet traité est loin, très loin du monde du graphisme ou du textile mais a au moins le mérite de nous en apprendre plus sur notre petite communauté et les gens qui la compose.
Je vous demande donc une lecture attentive et respectueuse sur un sujet plutôt difficile qui ne devrait être pourtant "qu'un putain de détail..." !
Merci à toi Revameditee pour cet article touchant, je te laisse la tribune :
"Et bien voilà nous y sommes,
Ecrire un article pour Rdts ! Et bien je dois dire que j'ai cherché un sujet intéressant pendant quelques temps dans ma toute petite tête, et puis j'ai trouvé pas mal de chose mais rien qui pourrait faire un très long article, puis c'est venu comme une évidence:)
Alors voilà j'aimerais vous parler de l'homosexualité, pourquoi ? vous le saurez peut être après avoir lu cet article:)
Commençons par le commencement, à l'heure actuel j'ai bientôt 23 ans, et ma mémoire me fait déjà défauts, je vais essayer d'interpréter les choses du mieux possible, même si les dates ou autres ne sont pas tout à fait exactes.
J'ai 17 ans à peine lors des premiers faits, je venais d'emménager dans un petit village, car mon père fait un métier qui nécessite des déménagements à répétition. Mais là n'est pas le soucis, c'est la rentrée avec son lot d'angoisses, à cette époque dans ma tête je n'étais pas lesbienne, j'en savais rien en fait, c'est juste que je ne me définissais pas comme tel.
Je me rend donc sur la place du village, là où tous les jeunes prennent le bus pour le lycée,
Je me pose contre un mur, comme je suis seule, on a toujours un peu honte d'être seule, enfin c'est surtout le regard des gens qui sont en groupe qui vous donne cette impression.
La tête baissée, du rock dans les oreilles, comme à mon habitude:) Et puis je relève un peu la tête pour apercevoir deux filles qui descendent la rue en face. Et là viens cette sensation, oui vous savez cette sensation qui vous coupe le souffle, qui vous casse les jambes sur place, qui vous coupe de tout et qui empêche votre regard d'apercevoir autre chose que son visage:)
Alors les jours passent, sans que la conscience ne réagisse vraiment à ça, les jours passent et je la regardais encore discrètement, sachant détourner la tête quand son regard se pose dans votre direction, essayer d'oublier cette sensation quand on rentre en cours, essayer d'oublier simplement.
Quelques temps plus tard, et ça reste flou ce temps, je me revois encore attendant je ne sais pas qui à l'entrée du lycée, c'est là que tout devint si clair dans ma tête. Il fallait se le dire : « cette fille te plait:) ».
Mince, vous imaginez bien la première réaction à cette pensée ? quand on est élevé dans cette société qui censure tout à tout vas, vous imaginez bien comment une fille de 17 ans pourrait bien réagir à cette pensée en premier lieu ?
La panique,
Pourquoi,
Pourquoi moi ?
C'est pas possible:)
Puis toutes ces images du passé reviennent, et là vous savez. Et le pire c'est que ça vous ouvre les yeux a un tel point que vous comprenez tout ce qui se passe autour de vous, vous comprenez pourquoi, non pas seulement pourquoi vous avez le coeur qui bat plus vite devant cette personne, mais pourquoi tout ces gens qui grouille autour de vous vont vous detester.
Viens l'aveux au premier ami, « hey je crois que je suis lesbienne c'est dingue hein ? »
Apres tout si c'est un ami il va pas vous abandonner pour ce détail ?
Car ce n'est qu'un putain de détail:)
Au final le temps passe, et on rencontre des tas de gens, même si je n'aime pas classifier j'en ai rencontré que quelques catégories qu'on pourrait classer comme ceci :
Ceux qui sont si effrayé de votre différence qu'ils en sont homophobe. ( le pire c'est que la plupart du temps ce sont des homos refoulés qui ne sont pas foutu de s'accepter)
Ceux qui comprennent bien que tout le monde est différent, et qui vous acceptent comme vous êtes.
Ces deux catégories sont les extrêmes, y'en a pas mal entre deux, par exemple, ceux qui vous demandent « comment vous faites ??? oO » nan parce qu'il n'ont pas d'autre vision du « sexe » que celle des couple hétéro dans les film pornos. ( merci les films porno ! )
Il y a les mecs trop fier, « passe une nuit avec moi et t'aimera les hommes » .. j'en ris aujourd'hui mais j'ai rencontrée tellement de mecs tenir le même discours, parfois c'en est même effrayant de voir a quel point certaines personnes sont idiotes. ( je me retiens pour les gros mots :p )
Au jour d'aujourd'hui j'ai compris pourquoi les gens rejettent ce qui leur parait étranger, j'ai compris que cette société et les phénomènes de groupes y sont pour quelque chose dans le mal qu'on ressent a s'assumer différemment que la majorité des gens, j'ai compris qu'on nous apprenait pas à être nous mêmes, j'ai tout compris. Est-ce que j'ai bien fait de me remettre en question une seconde , une seule seconde. Est-ce que j'aurais moins souffert si j'avais continuer de croire que suivre ce qu'on me disait de suivre était la bonne solution ?
On me demande souvent, « depuis quand t'es lesbienne ? »
Je le suis depuis toujours, j'avais juste pas pris le temps de mettre un nom la-dessus, quand j'avais 5 ans, et que la voisine me plaisait terriblement, quand j'étais au collège et que les garçons ne me plaisait pas mais que je faisais quand même semblant d'aimer les "2be3", pour être comme les autres, pour pas rester seule.
« la solitude est un supplice auquel il faut avoir l'audace de goûter »
Je crois que des gens refoulent leur « eux » profond, je crois qu'ils ne veulent pas s'assumer comme ils sont, et je ne parle pas que d'homosexualité, je parle de tout ce que l'on est.
Alors pour moi le mot normalité n'existe pas, pas quand on parle de nos goûts, nos envies, nos désirs.
Parce que je vais vous dire ce qui n'ai pas normal,
C'est que quand vous êtes petit(e) on ne vous laisse pas le choix,
« alors t'as un chéri a l'école ? hihihih »
C'est que quand on ne connait pas l'existence d'une chose, on ne peut qu'être effrayé par cette chose quand on la rencontre. Même quand cette chose vous arrive à vous.
Alors voilà n'ayez pas peur d'affirmer ce que vous êtes, parce que même si le regard des autres vous effrait, ça vaux mieux de vivre avec leurs haine envers vous que votre propre haine envers vous même.
Si vous êtes cette fille de 17 ans qui ne sait pas trop quoi penser de tout ça, j'espère que cette article vous aura un peu guidé vers le choix à faire.
Et si vous êtes ce mec qui veut me montrer qu'il est un homme alors acceptes que tu n'y changeras rien:) Je suis ce que je suis, et je suis pas la première que tu croiseras."
Par Revameditee.